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Cet immense service qu’on rend à ses enfants en leur lisant une histoire avant qu'ils s'endorment

Pourquoi lire des histoires ?

L'enfant aime particulièrement ce moment où l’un de ses parents est totalement présent à lui. Or, si la lecture est faite le soir, c'est au moment de la séparation d’avec le monde et de la plongée solitaire dans la nuit, laps de temps où peuvent s’infiltrer la peur ou des petites angoisses fort naturelles. Mais, c'est un temps de partage. L’adulte lit une histoire que l’enfant aime ou qu’il veut découvrir. Les mots qu’il entend se transforment en images dans sa tête, accompagnées des émotions, des sensations que la voix transporte. Il est attentif aux illustrations qu’il a plaisir à regarder et à revoir, et il pose parfois des questions qui expriment son ressenti. Moment privilégié pour un dialogue qui trouve difficilement sa place dans l'agitation de la journée. On lit des histoires, même si l'enfant sait déjà lire, parce que c'est un moment de complicité parent/enfant, et que cela importe dans la relation, dans le développement affectif.

La lecture faite à l'enfant l'assiste dans son développement, l'aide - grâce au fait qu'il investit les situations racontées, qu'il s'identifie à certains personnages - à "reconnaître" ses propres émotions, à les nommer. Les histoires lui permettent de mettre de la cohérence dans ses émotions, ses ressentis, son vécu. De travailler sa perception de la réalité.

Ce qu'il faut savoir aussi sur l'importance de la lecture partagée (au moins jusqu'à huit ans) est qu'elle est l'activité principale pour un apprentissage réussi de la lecture et le développement de l'intérêt pour le livre.

Ouvrir un livre, le parcourir avec l'enfant, c'est éveiller sa curiosité, laquelle est déterminante pour l'éveil de l'intelligence, c'est lui offrir un savoir : lieux, gens, animaux, plantes, choses. On nomme. On met des mots sur des images réelles ou rêvées, fantasmées. Ainsi il comprend le monde : ce qu'il voit et ce qui lui est totalement inconnu (loin dans l'espace et le temps).

Lire, c'est aussi parler à propos (et à partir ) de l'histoire, répondre aux questions, faire entrer l'enfant dans le langage qui se structure avec le temps, qui s'enrichit de mots nouveaux.

Lire des contes

L'enfant trouve dans les contes de quoi l'aider à dépasser ses difficultés et à grandir. Ils l'encouragent à traverser les épreuves de la vie : jalousie fraternelle (Cendrillon), solitude, mort d'un parent (Blanche Neige), abandon et responsabilité (le Petit Poucet), adultes tout puissants et souvent menaçants (le Chaperon Rouge, Hansel et Gretel).

Ce que disent les contes à l'enfant est que confronté à des épreuves, il lui faut les affronter vaillamment et qu'ainsi il peut les surmonter. Ils l'aident à se libérer de ses peurs, lui donnent des points de repères pour comprendre le monde et agir.

Ce qui fait la différence entre le discours rationnel que peuvent tenir les parents à l'enfant et ce que lui disent les contes est que ces derniers le font sous une forme magique en adéquation avec son imaginaire.

Pourquoi lire le soir ?

L’intérêt de la lecture le soir est la création d’images faites par l’enfant qui écoute. Situation autrement plus intéressante et inverse de celle où, passif, il regarde un écran et reçoit des images toutes faites et imposées.

En écoutant une histoire, le petit enfant apprend à se faire facilement des images mentales nécessaires au bon fonctionnement de la pensée.

De plus, ritualiser la lecture chaque soir avant le coucher de l'enfant l'aide à passer du monde diurne à la nuit. Il met un terme à ses activités et entre dans un autre monde plus éloigné de la réalité, celui de la rêverie, de l'imaginaire

Le langage et la lecture

Le langage écrit n'est pas le même que la langue parlée. Il possède des structures de phrases différentes (souvent plus complexes : emploi de pronoms relatifs, de conjonctions de subordination, etc.) et un vocabulaire plus riche, plus étendu.

Il est aussi plus explicite. Celui que partage l'enfant avec ses parents, sa fratrie et ses familiers (crèche, école...) s'appuie sur le contexte, les connaissances communes. En famille, on se comprend avec peu de mots. Beaucoup de choses sont sous-entendues. Deux ou trois mots, une phrase composée d'un sujet, d'un verbe et de deux compléments suffisent à traduire toute une pensée. Les liens développant la cause, le but, la conséquence sont souvent absents.

La mémoire du bébé

C’est une mémoire extrêmement puissante, qu'il développe en observant, manipulant, comparant, en corrigeant ses erreurs. Il est le roi d’un présent fait de mouvements et de sensations. Si on demande à un bébé de 15 mois où est son camion de pompiers, alors qu’il ne possède pas encore le langage, il va aussitôt le chercher. Pourquoi ? Parce que la reconnaissance du mot a été instantanément associée à l’image de l’objet. Le bébé a bien mémorisé le mot avec l'image. Il emmagasine à chaque instant des objets, des voix, des odeurs, des situations, du vécu, du ressenti.

Penser par lui-même

Tout comme l'adulte, le bébé pense par lui-même. L'imitation n'est pas un simple geste privé de sens, le bébé est alors en apprentissage. Il expérimente ce que les autres font ou éprouvent. Il agit. Et de cette action naît une forme de pensée. Il est tel un chercheur, insatiablement curieux, interprétant, donnant du sens à ce qu'il observe, à ses manipulations. Et c'est de cette "pensée" hors langage, que naissent ses apprentissages, les questionnements qui vont construire, à travers le vécu, ses intelligences.

Sommeil et mémoire

Qu'on soit enfant ou adulte, on n'apprend pas en dormant puisqu’il ne peut y avoir un travail conscient d’appropriation pendant le sommeil. Mais, lire une leçon le soir juste avant de s’endormir en facilite son apprentissage le lendemain matin. De même, il est bon, par exemple, de prendre des informations sur un problème, ou de tout simplement y penser, avant de s’endormir : le sommeil a un effet, non pas de résolution magique mais d’éclaircissement qui peut être bénéfique.

Source: atlantico.fr

Lire également : Mais où s'en vont, nos souvenirs d'enfance ?

Tag(s) : #Psychopédagogie
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